bio environnementOBio Environnement a été mandaté par l’APEL Sainte-Marie pour effectuer l’inventaire des plantes aquatiques, des quais et des embarcations nautiques et la caractérisation du périphyton, de l’érosion, des rives et des résultats des paramètres physico-chimiques. Ce mandat a pour but d’acquérir des connaissances sur l’état actuel du lac et de la petite rivière tout en portant une attention particulière aux plantes aquatiques. De plus, en considérant l’aspect récréatif du lac Sainte-Marie, l’étude vise aussi à intégrer des propositions de conservation pour guider les usagers aux bonnes pratiques afin de s’assurer d’un lac sécuritaire, ayant une bonne qualité d’eau.

lac ste-marie

Inventaire des plantes aquatiques, des quais et des embarcations & Caractérisation du périphyton, de l’érosion, des rives et de l’état de santé

Au lac Sainte-Marie,
Saint-Adolphe-d’Howard

Pour l’APEL Sainte-Marie

 

Document préparé par:
Milaine Richer-Bond, Biologiste et T.P.
17 mars 2016

 

Résumé

Cette étude rassemble l’inventaire des plantes aquatiques, des quais, des embarcations nautiques ainsi que le suivi des rives, de l’érosion et du périphyton.

L’analyse des résultats physico-chimiques recueillis de 2003 à 2014 suggère que l’état trophique du lac Sainte-Marie est oligomésotrophe à tendance mésotrophe. Les inventaires ont été effectués de la fin juillet à la mi-septembre et les zones d’inventaire correspondent aux endroits où la diversité et la densité des plantes étaient homogènes. Selon les résultats obtenus, 49 espèces différentes de plantes aquatiques ont été répertoriées dont une plante rare (Utricularia resupinata). Les seules plantes problématiques sont des grands potamots (à larges feuilles et émergé) qui semblent plus denses selon les riverains et sont peu appréciés des villégiateurs (baignade, sports nautiques, etc.) Les rives sont généralement en bon état et les correctifs principaux à apporter visent le reboisement des rives, l‘aménagement des plages artificielles et l’aménagement des accès au lac.

Plus de 65% des embarcations inventoriées sont motorisées et plusieurs signes importants d’érosion dus aux vagues ont été observés d’où certaines recommandations visant la circulation des embarcations motorisées. En eau peu profonde, les fortes vagues et l’hélice des moteurs créent de la turbulence, arrachent la végétation et peuvent propager les plantes qui se reproduisent par fragmentation (ex. myriophylles, élodée, certains potamots). Aussi, l’eau remuée par les moteurs stimule le brassage des sédiments du fond du lac et l’action des vagues érode les rives ce qui ajoute des sédiments en suspension dans le lac. Ainsi, les fonds remués et l’arrivée de sédiments favorisent les habitats des plantes aquatiques et profitent à leur expansion sur le littoral.

Bien que les résultats des dernières analyses physico-chimiques soient dans les normes acceptables, le nombre important d’embarcations motorisées munies de ballasts contribuent à l’érosion des rives par leurs fortes vagues et favorisent les habitats propices à la prolifération des plantes aquatiques. De plus, les conséquences des fortes vagues diminuent la transparence de l’eau (+ de turbidité et de nutriments) ce qui peut contribuer à favoriser la croissance du périphyton, des algues et même des cyanobactéries.

Le lac Ste-Marie est constitué d’un ensemble de petites baies qui ont à peine 200 mètres d’une rive à l’autre. Il faut davantage considérer le caractère étroit du lac dans l’établissement de la règlementation municipale et nautique. Précisément, la protection des rives et la réduction de leur érosion doit tenir compte de la géomorphologie du lac et de la littérature scientifique. Voir étude de Mercier, Blais, Prairie « Projet d’évaluation de l’impact des vagues crées par les bateaux de type wakeboat sur la rive des lacs Memphrémagog et Loveling ».

Enfin, l’état de santé du lac est instable et pourrait s’aggraver si certaines mesures visant la protection de l’eau, des rives et des écosystèmes fragiles ne sont pas mises de l’avant. Autrement, cette situation risque de s’aggraver et d’affecter la santé du lac et nuire à la baignade, la pratique de sports nautiques, la pêche et la valeur des propriétés. Bref, comme le lac Sainte-Marie est un lac diversifié, achalandé, étroit et sensible à l’érosion, plusieurs zones de conservation sont proposées afin de favoriser la protection des habitats sensibles du lac. Différentes recommandations sont également mises de l’avant pour privilégier la protection de l’environnement du lac, dont la recommandation d’interdire la circulation des embarcations nautiques munies de ballasts.

À titre de rappel et selon la position ministérielle, le lac Sainte-Marie est classé comme un lac préoccupant, c’est-à-dire un plan d’eau où les apports en phosphore sont jugés problématiques à long terme (voir conclusions de l’annexe 8 « p.98 » qui recommandent un suivi du phosphore au lac Sainte-Marie). De plus, il reçoit les effluents de l’usine de traitement des eaux usées depuis plus de 25 ans et le Ministère recommande que la municipalité opère de façon optimale ses ouvrages d’assainissement et qu’elle installe les équipements nécessaires pour mettre à jour ses installations afin de réduire les impacts sur le lac Sainte-Marie.

 

carte ste-marie

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